Négociations salariales 2010

jeudi 1er avril 2010
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L’accord ne pouvant être divisé en deux, la CFDT a décidé de parapher le document (moralement qu’une partie) tout en dénonçant la faible augmentation salariale, les effets pervers de cet accord, le chantage et les mensonges.

Pourquoi la CFDT signe ?

Avec la copinocratie des quatre, l’accord était totalement applicable. Le fait que la CFDT soit en désaccord ne changeait donc rien. Il se trouve qu’au travers du document, le quatuor et la direction ont cadenassé les commissions créées au travers de cet accord. Une commission pour la prime trimestrielle des salariés de l’exploitation (+ 1 500 salariés) et une autre pour les effectifs et la prime trimestrielle des Services Clients (+ 250 salariés).

Selon les termes de l’accord, seuls les syndicats signataires du document pourront participer à ces commissions. Un véritable chantage ! Celles-ci auront comme objectif de travailler sur la refonte des
critères de la dite prime et sur les effectifs nécessaires dans les entités Services Clients. A l’occasion de la dernière réunion du mercredi 24 mars, consacrée à la lecture définitive du projet d’accord, la CFDT a tenté, une énième fois de convaincre la Direction d’ouvrir ces commissions à l’ensemble des syndicats représentatifs à Chronopost, y compris les non signataires. Peine perdue. En toute honnêteté, seule la CFTC a rejoint notre demande. Devant cette réalité et devant l’application de l’accord signé par le quatuor, la CFDT a signé le document.

La CFDT, deuxième organisation syndicale au niveau de l’exploitation et majoritaire aux Services Clients (Angers, Poitiers et Gentilly) entre autre, ne pouvait accepter de laisser la mainmise de ces commissions à des syndicats acquis à la cause de nos dirigeants et habitués à un laisser-aller grandissime dans les négociations, quel que soit le sujet d’ailleurs. Des syndicats incapables de s’opposer (sauf pour le droit syndical) à une direction qui fait, et il faut le reconnaître, acte d’un brio extraordinaire et d’une intelligence diabolique.

La CFDT a aussi, au travers de cet accord, réussi à déclencher une réflexion sur la gestion des temps partiels imposés ainsi que sur l’égalité d’emploi et de rémunération entre les hommes et les femmes. Nous sommes les seuls à nous être saisis de ces problèmes et nous irons jusqu’au bout pour réparer ces injustices. Pour autant notre action ne se fera en aucune façon sur le modèle de cette négociation qui au final ne fait qu’accentuer le mécontentement.

Un accord est un tout et ne peut être divisé

C’est d’autant plus regrettable pour celui-ci, mais c’est ainsi ! La CFDT est rentrée déterminée dans ces négociations, les dossiers sous les bras et le sujet préparé. Mais, fidèles à leurs habitudes, certains avaient déjà vendu leur signature en ne participant que pour amuser la galerie et en se comportant en véritables marchands de tapis. D’autres, et c’est plus inquiétant, en bourreau des fondamentaux et acquis sociaux gagnés par les salariés ces vingt dernières années. Qu’un syndicat dit « de gauche » comme la CGT participe à cette destruction nous laisse sans voix. Cette incroyable coalition, cette copinocratie du club des quatre, est une alliance dans laquelle les personnages vivotent pour garantir leurs petits avantages, oubliant qu’ils doivent être au service des salariés et non l’inverse.

Le club des quatre va s’efforcer de vous convaincre de la justesse de ses signatures en essayant de vous vendre les soi-disant avantages de l’accord. La CGT en tête qui annonce des augmentations comprises entre 3,5 % et 5 % et qui sans gêne remercieà¢â‚¬Â¦la direction pour son écoute et sa
générosité ! Non mais on rêve !

La vérité des chiffres

2009 : + 1,2 MILLION DE RESULTAT

>O/E :

+ 2,5 % d’augmentation générale au 01/04/09 (+ 33,75 à¢â€šÂ¬ bruts pour un salarié classe A à 1350 à¢â€šÂ¬ bruts)
+ 0,5 % d’augmentation au mérite à partir du 01/04/09 (6,91 à¢â€šÂ¬ bruts pour un salarié bénéficiaire en classe A).

>Maîtrises :

+ 2 % d’augmentation générale au 01/04/09 (+ 32 à¢â€šÂ¬ bruts pour un salarié classe D 1 600 à¢â€šÂ¬ bruts).
+ 0,8% d’augmentation au mérite à partir du 01/04/09 (+ 13,05 à¢â€šÂ¬ bruts pour un salarié bénéficiaire en classe D).

>Cadres :

+ 2,8 % d’augmentation au mérite à partir du 01/04/09.

2010 : + 15 MILLIONS DE RESULTAT

> O/E :

+ 30 à¢â€šÂ¬ bruts d’augmentation générale au 01/04/10 (+ 2,2 % pour un salarié classe A à 1 350 à¢â€šÂ¬ bruts)
+ 10 à¢â€šÂ¬ d’augmentation au mérite à partir du 01/06/10 (0,7% pour un salarié bénéficiaire en classe A).

> Maîtrises :

+ 30 à¢â€šÂ¬ bruts d’augmentation générale au 01/04/10 (+ 1,87 % pour un salarié classe D à 1 600 à¢â€šÂ¬ bruts).
+ 20 à¢â€šÂ¬ d’augmentation au mérite à partir du 01/06/09 (1,22 % pour un salarié bénéficiaire en classe D).

> Cadres :

+ 80 à¢â€šÂ¬ bruts d’augmentation au mérite à partir du 01/06/10.

Effets pervers de l’accord

 L’augmentation générale en pourcentage est elle aussi morte et enterrée pour une longue période. Une cérémonie en grande pompe grâce à l’idée incroyable d’un syndicat dépositaire d’une idéologie démagogique. L’augmentation générale sera donnée en euros sonnants et trébuchants. C’est une impardonnable erreur.
 Finie aussi l’augmentation générale en une seule et unique fois. Grâce à la bénédiction papale des futurs signataires, les salariés auront droit à une augmentation à crédit. Une première partie au 1er avril
et une seconde auà¢â‚¬Â¦1er novembre !
 Une augmentation au mérite qui ne sera attribué aux « méritants » qu’à compter du 1er juin et non plus à compter de la date d’application de l’accord (1er avril) avec les mêmes règles malsaines d’attribution : à la tête du client !
 Au final, moins de 48 % des salariés auront une augmentation au mérite.
 Mais surtout en comparant les 2,5 % de l’année dernière au 1er avril 2009 avec les 30 et 20 euros en deux parties cette année, les salariés perdent de l’argent.
 En 2009, l’augmentation générale était de 2,5 % au 1er avril soit une augmentation sur neuf mois (ex : un salarié à 1 500 euros se voyait augmenter de 2,5 % soit + 37,5 euros x 9 mois = 337,50 euros bruts).
 En 2010, l’augmentation générale sera de 30 euros au 1er avril (et donc 30 euros x 9 mois = 270 euros bruts) et de 20 euros au 1er novembre (soit 20 euros x 2 mois = 40 euros). Il en résulte donc une différence de - 27,50 euros en faveur de l’année 2009.

Ainsi, alors que l’entreprise fait 15 fois plus de bénéfices, les salariés toucheront moins d’augmentation générale. Là est tout le paradoxe de cet accord et ses faux-semblants. Nous reviendrons vers vous dans les prochains jours pour vous détailler les autres mesures de cet accord qui pour certaines, il est vrai, sont de petites avancées (Prime d’ancienneté, Congés prioritaire pour les parents divorcés etc.)

Il ne faut pas prendre les salariés pour des imbéciles qui ne comprennent rien à rien et à qui on peut faire croire qu’une planche à clous est un matelas Dunlopilo.
La réalité est simple et tragique. Le résultat mathématique, parlant !


Documents joints

Tract complet en PDF