Le 24 juin : il est impératif de répondre massivement à la provocation du gouvernement !

vendredi 18 juin 2010
par  Christophe Dague
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Cette réforme des retraites est particulièrement injuste


 C’est un projet en trompe l’à…“il, injuste et à court terme, quasiment une provocation : 85% de l’effort est supporté par les seuls salariés via le passage à 62 ans en 2018 et le relèvement des cotisations des fonctionnaires. Le gouvernement justifie cette réforme par la crise qui a gonflé les besoins de financement mais il fait payer l’addition aux seuls salariés car il refuse de toucher aux hauts revenus et aux revenus du capital sinon de façon cosmétique.

 Cette réforme est partielle car l’équilibre annoncé en 2018 est obtenu en siphonnant le fonds de réserve des retraites. Or, ces fonds devaient permettre de faire face au déséquilibre démographique 2025-2050. Une nouvelle réforme sera alors nécessaire et avec la même logique on va tout droit aux 65 ans comme âge légal !

 Cette réforme est un mauvais coup pour toutes les générations et ce sont les jeunes qui vont payer la note.

 La pénibilité est prise en compte de façon caricaturale : le gouvernement médicalise cette question, sans prendre en compte les inégalités en matière d’espérance de vie. Il s’agit d’un droit individualisé et il faut être usé physiquement au moment du départ à la retraite.

 Le maintien des carrières longues ne doit pas faire illusion surtout après le durcissement de 2008. (Rappel : durée nécessaire au taux plein + 2 ans, soit 43 ans de cotisations.)

 Le plus grave est le décalage de deux ans aussi bien pour faire valoir sa retraite à taux plein que pour bénéficier du service actif. Ainsi, des femmes aux carrières discontinues devront attendre 67 ans pour partir à la retraite sans décà´teà¢â‚¬Â¦

 Les inégalités qui frappent les poly-pensionnés, les carrières accidentées et les femmes vont se creuser au lieu d’être réduites.

Un recul social sans précédent

Pas la peine d’en rajouter ni de s’attarder sur quelques mesurettes qui se veulent « sociales », ce projet constitue un recul social historique qu’il ne faut pas laisser passer.

 La CFDT est frontalement contre cette réforme. Nous avons fait nombre de propositions et le congrès de Tours a montré une CFDT prête à s’engager sur une vraie réforme d’ensemble juste, équitable et transparente. Malheureusement, le gouvernement a préféré jouer tactiquement avec une pseudo concertation qui n’a trompé personne. Pour l’obliger à revoir sa copie, l’épreuve de force s’engage dès le 24 juin. L’étiage de la mobilisation, l’ampleur des manifestations seront des éléments décisifs pour rebondir à la rentrée au moment des navettes parlementaires.

 Rien n’est perdu d’avance. Chacun doit être conscient de l’enjeu capital qui se joue pour préserver un système de retraites par répartition juste et efficace, y compris pour les jeunes générations.


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