Un accord à faire vivre !

mercredi 19 janvier 2011
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Le 4 janvier 2011, la CFDT a été reçue en bilatérale par le directeur de l’Enseigne Paris Nord. Deux sujets à l’ordre du jour : le nouveau CHSCT (Comité hygiène sécurité et conditions de travail) sur lequel la direction n’avait pas encore grand chose à dire, et l’accord sur le métier de guichetier du 4 novembre 2010.
Après 18 mois de disette et sous l’action continue de la CFDT, cet accord sur « Le métier de guichetier en bureau de poste » a enfin été trouvé entre la direction de La Poste et quatre organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGC, FO). Pour la CFDT, cet accord national est un socle qui doit être ensuite décliné et amélioré en fonction des réalités locales de chaque direction.

Mesure phare : les promotions en II.2 et II.3

La mesure phare de l’accord est l’évolution de la structure fonctionnelle cible du métier de guichetier : en d’autre terme, l’évolution du nombre du II.2 et de II.3.

Il y a actuellement 1291 agents de classe II sur Paris Nord :
 22 % en II.1 ;
 54 % en II.2 ;
 23,5 % en II.3.

L’accord prévoit la proportion en 2012 devra être de :

 10 % en II.1 ;
 50 % en II.2 ;
 40 % en II.3.

Sur Paris Nord, ce sont donc 150 agents II.1 qui auront la possibilité de passer en II.2 dès 2011 et 200 agents qui pourront passer en II.3 (80 en 2011 et 120 en 2012).

Comment ?

Par le système de reconnaissance des acquis professionnels (les RAP) qui seront ouvertes à¢â‚¬â€ à Paris Nord à¢â‚¬â€ après la déclinaison au niveau local de l’accord national (c’est pourquoi la CFDT a insisté pour que ça aille vite... et bien !).
Pour le passage en II.3, les critères que devront prendre en compte les DET pour remplir les dossiers de RAP sont encore flous, même si nous savons qu’ils reposeront essentiellement sur la « maîtrise » du poste en II.2. Pour la CFDT, les agents qui tiennent les positions de back-office ne devront
cependant pas être « les oubliés » de la promo, d’autant qu’ils sont, pour la plupart, plus que polyvalents !

La CFDT a revendiqué et obtenu l’engagement que si les années d’ancienneté étaient souvent synonymes d’expérience à valoriser, il ne faut pas pour autant exiger que ce critère d’ancienneté prenne le pas sur tous les autres pour bénéficier de la promotion.

Des questions de la CFDT n’ont pas encore trouvé de réponses de la direction :

 Y aura t-il une cible minimum et/ou maximum de promotion par bureau ?
 Un minimum et/ou maximum de II.1, II.2 et II.3 par bureau ?
Pour la CFDT, il semble compliqué de raisonner par bureau : cela pourrait notamment créer des injustices dans l’accès à la promotion.
Par ailleurs, si le passage en II.3 augmentera de fait le pouvoir d’achat des agents, il ne faudrait pas qu’ils soient privés, dans la foulée, du commissionnement, comme c’est le cas dans certains bureaux en àƒÅ½le-de-France. Le directeur de Paris Nord s’est engagé sur ce point.

La CFDT a revendiqué que la déclinaison de l’accord à Paris Nord devrait comporter une commission de suivi qui permettra aux guichetiers considérant être injustement mis à l’écart de la RAP de revoir, via les syndicats signataires de l’accord, leur situation.

Le e-learning : un peu de sérieux quand même !

L’accord national prévoit des formations en bureau dans le cadre du « développement des compétences », sous forme de e-learning. La CFDT n’est déjà pas très favorable au e-learning qui sous prétexte d’un gain de temps pratique, empêche les agents de rencontrer occasionnellement leurs collègues des autres bureaux. Mais en plus, nous devons régulièrement déplorer que des formations aient lieu dans des couloirs (en plein passage !), en salle de pause, et qu’accessoirement, l’agent en « e-formation » soit rappelé au moindre afflux de clients.

La CFDT a revendiqué et obtenu l’engagement de la direction que les formations e-learning auraient lieu dans des espaces fermés, sans dérangement.

Le temps de présence minimum : oui, maisà¢â‚¬Â¦

Afin que les agents ne subissent pas de changement contraint de bureau de poste à chaque réorganisation, l’accord prévoit un temps de présence minimum de deux ans avant mobilité.
La CFDT a revendiqué et obtenu qu’un agent qui voudrait, de sa propre initiative, partir avant les deux ans, pourrait le faire.

Le temps partiel des conseillers financiers : à voirà¢â‚¬Â¦

Pour favoriser l’accès aux guichetier(e)s aux fonctions de conseiller(e)s financiers, l’accord prévoit la possibilité d’exercer ce métier à temps partiel.
àƒâ‚¬ Paris, la CFDT est très réservée sur cette option. La plupart des conseillers ont, dans les faits, un temps de travail supérieur à la durée légale du travail. Nous le regrettons, mais c’est un fait. L’intérêt du temps partiel dépendra donc largement de sa durée et de sa répartition dans le temps.
Mais les risques sont grands de voir des temps partiels qui reviendraient dans les faits à un temps plein légal : la paye en moins !
Pour les conseillers qui souhaitent bénéficier d’un jour fixe par semaine, la solution ne devra donc pas être un temps partiel, mais un règlement intérieur adapté. C’est un combat que mène la CFDT depuis longtemps !

Pour les autres types de temps partiel (mi-temps, vacances scolairesà¢â‚¬Â¦), il faudra être particulièrement vigilant (notamment en termes d’objectifs et de commissionnement). La CFDT revendique qu’en tout état de cause, un(e) salarié(e) à temps partiel qui souhaiterait revenir à temps plein
puisse le faire rapidement.

Position de travail debout : quid de la rotation ?

L’accord se préoccupe du temps de travail des guichetiers en position debout, et précise qu’ « afin de limiter la pénibilité du travail debout, le DET doit veiller à ce qu’elle ne soit pas tenue par le même agent durant toute sa vacation en mettant en place un système de rotation ». Louable intention, mais la CFDT s’inquiète qu’entre théorie et pratique, il y ait un certain fossé qui se creuse. A ce sujet, l’INRS (Institut National de Recherche et Sécurité au travail) est très clair : ce n’est pas le temps de pause qui importe, mais sa fréquence. Pour une position pénible, le minimum doit être de cinq
minutes par heure.
La CFDT préconise donc des rotations fréquentes, même si celles-ci sont courtes. Nous suivrons à travers les CHSCT ce sujet : n’hésitez pas à nous faire part de vos témoignages, par téléphone ou lors du passage des représentants CFDT en bureau !

Moyens de remplacement

Après une question de la CFDT portant sur le nombre d’EAR (environ 35 : c’est un peu juste quand la plupart des bureaux sont à flux tendus), le directeur de Paris Nord a attiré notre attention sur « l’ incohérence des horaires des EAR par rapport aux horaires de bureaux ». Certes, mais le problème vient plutà´t des bureaux ! Avec des règlements intérieurs aux horaires impossibles, conséquences d’OTT, qui rendent la vie très compliquée pour les guichetiers (comment s’inscrire dans un club de sport avec des changements d’horaires hebdomadaires ? Comment trouver une assistante maternelle ? etc, etc.).
Pour la CFDT, la première des solutions n’est pas de modifier les cycles des EAR mais plutà´t de revenir à des cycles de travail acceptables et des horaires « normaux » dans les bureaux !

Les incivilités

Si l’accord prévoit qu’une formation « prévention et gestion des incivilités sera dispensée à tous les guichetiers travaillant dans les bureaux difficiles », il ne précise pas la notion de « bureaux difficiles ».
Pour la direction de Paris Nord à¢â‚¬â€ et cette solution convient à la CFDT à¢â‚¬â€ , les guichetiers qui souhaitent bénéficier de cette formation doivent en faire la demande à leur DET. Il n’y aura pas de refus a priori. Ce qui n’empêche pas d’avoir des priorités, et notamment les agents travaillant dans les bureaux ZUS et atypiques.

Conciliation vie professionnelle - vie privée : ah bon ?

Pour la CFDT, il est évident que d’une manière générale et comme nous l’avons dit à de multiples reprises, les règlements intérieurs issus d’OTT nous semblent difficilement conciliables avec la vie privée (si on entend par vie privée vie associative, garde des enfants, sport en club, formalités administratives, rendez-vous chez des médecinsà¢â‚¬Â¦).

Dans ce chapitre, il est question des repos hebdomadaires et de « la nécessité de garantir un minimum de WE (samedi - dimanche ou dimanche - lundi) à chaque guichetier ».
Pour la CFDT, le minimum de week-end hebdomadaire, c’est un par semaine ! Ce n’est visiblement pas la position du directeur de Paris Nord qui est resté très évasif sur la notion de minimum.
Sujet à suivre de près dans la déclinaison de l’accord !
Comme vous le voyez, la CFDT a obtenu des engagements de la direction sur un certain nombre de sujets. Ces engagements devront être concrétisés dans la déclinaison d’un accord local à Paris Nord.
Sans déclinaison, c’est l’accord national qui s’appliquera, avec tous les risques que cela comporte (moins de contrainte pour la DP Nord, et notamment pas de commission de suivi des promotions).
Si vous rencontrez des difficultés sur des points concernant cet accord, n’hésitez pas à nous en faire part. En qualité de signataire, il est évident que nous serons les mieux placés pour vous aider !