Au Royaume des BONIMENTEURS ! !!!

Section Dags
lundi 30 décembre 2013
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Depuis le début du Grand Dialogue, la Direction du Courrier a alterné les messages contradictoires vis-à -vis des partenaires sociaux et des postier-e-s.

Côté discours officiel !.
« Faire autrement, conduire autrement le changement, c’est davantage associer les postiers, mieux les écouter, prendre plus en amont leurs contraintes, rechercher les équilibres. C’est aussi faire aux OS une place dans la démarche, négocier vraiment, rechercher loyalement les compromis ! Nous devons tous, tout le temps, à chaque étape, scrupuleusement respecter cette méthode !. Ce n’est pas une contrainte, mais c’est une obligation !..Le passage en force, l’imposition sont devenus inacceptables, insupportables, inefficaces.
Ce que l’on n’a pas le droit, c’est ne pas respecter les règles : ça ce n’est pas une erreur, c’est une faute, qui serait considérée comme telle  » N ROUTIER 28/09/12
Côté réalité vécue par les postiers.
Des règles RH élémentaires (congés, ASA, RTT, heures sup, travail de nuit !) bafouées au quotidien et en toute impunité !!
La CFDT ne peut que déplorer que la décentralisation décidée par l’entreprise ait fait place à des actes d’indépendance de la part de certains territoires qui ne reconnaissent plus l’indivisibilité du Groupe et les textes réglementaires édictés par la Direction centrale ! Certains responsables, pour atteindre leurs objectifs ont fait le choix du passage en force, de relations conflictuelles, basées sur la mauvaise foi et le non respect des engagements écrits ou verbaux.
Confiance, Méfiance, Défiance ???...
La communication interne s’est très vite emparée du slogan présidentiel « la confiance partagée  ». Le changement qui devait être pour maintenant et devait reconstruire la confiance a fait place, pour la CFDT, à la défiance constatée.
Pour la CFDT, les relations sociales doivent être basées sur le respect de la parole donnée.
Pour la CFDT, il est devenu urgent de changer le modèle de gouvernance de La Poste et de mettre de l’ordre dans la maison !

Un cas d’école : La Direction du Courrier à Champs Sur Marne

Voilà , construit par La Poste en 1993 au nom (déjà ) de la décentralisation et du rééquilibrage des emplois à l’Est Parisien, un splendide bà¢timent, truffé de défauts techniques et installé sur un sol instable. En 2003, pour faire un coup de trésorerie, avoir de l’argent frais et financer la sur-industrialisation dont nous allons souffrir maintenant, nous vendons via la BNP à un fond de pension australien. A l’époque on supputait déjà que ce serait un gouffre de remettre en état cet immeuble, et l’acquéreur n’étant pas complètement idiot sur l’état du bà¢timent, fait supporter à La Poste un loyer conséquent et une clause de bail exorbitante, indiquant que « le preneur de bail déclare faire son affaire personnelle des risques liés aux risques naturels et technologiques, et décharge le bailleur de toute responsabilité quelconque à ce sujet !  ».

Vous avez une vision à peu près claire des motifs pour lesquels ce bà¢timent n’a connu aucune rénovation ni réparation d’envergure, ni par le nouveau propriétaire, ni par le locataire bien sà »r, et que La Poste s’est bien gardée de poursuivre le propriétaire pour réaliser les travaux qui auraient dà » lui revenir, puisqu’elle avait abdiqué ce droit à l’avance, ! afin d’obtenir la vente.

Donc partant d’une opération immobilière 2 fois douteuse (la construction, puis la vente), on en arrive à un choix cornélien : comment sortir de cette « pétaudière  », et comment habiller cette sortie pour ne pas être éclaboussé. La main sur le cÅ“ur, La Poste déclarera qu’au nom de la Qualité de la Vie au Travail, il faut plier bagage, même si les postiers déclarent que pour eux la qualité de vie, c’est ne pas prendre les transports, et travailler près de chez soi pour pouvoir s’occuper de sa famille.

La Direction du Courrier prépare son projet en secret jusqu’au dernier instant : mettre tout le monde devant le fait accompli, et laisser peu de temps pour réagir. Des expertises techniques sont commandées avant l’été, on prévoit le déménagement des serveurs informatiques pour la fin de l’année, on annule les projets d’aménagement des locaux, un étage de Brune est neutralisé lors du réaménagement ; tout cela sans information du CHSCT bien sà »r, ni des représentants syndicaux, et encore moins des élus des collectivités locales.
Heureusement, nous avons peut-être quelques dirigeants qui ont le souci de leur personnel, des intérêts supérieurs de l’entreprise, et de laisser plus de temps aux gens pour se préparer ; aussi pour que le dialogue social joue son rôle, et éclaire les décisions à prendre, et les enjeux. C’est peut-être la raison pour laquelle le Directeur Industriel a pris ses responsabilités le 17 octobre pour faire une annonce, qui certes ne fait pas plaisir, mais qui a le mérite du courage et de la vérité.

Communicants et bonimenteurs ont été pris de court, et obligés de dévoiler leurs cartes et leurs stratagèmes, et montrer ainsi l’absence totale de vision humaine et sociale de leur stratégie.
Après en avoir débattu en intersyndicale, la Cfdt a déposé le 6 décembre une alerte pour manquement aux règles de conduite du changement. Le 9 décembre, le directeur de la DAGS propose d’annuler le CHSCT à cause de l’alerte. A la demande des représentants du personnel il finit par accepter son maintien, mais sont retirés de l’ordre du jour les points concernant le calendrier des opérations, et la conduite du dialogue social.
Le comble, c’est que pendant que se tenait le CHSCT, et tandis que le directeur refusait toujours de répondre à la question de l’officialisation de la décision définitive, il faisait lire aux équipes de Champs un argumentaire indiquant que l’immeuble devra être libéré au 31/12/2014. N’est-ce pas prendre les représentants du personnel pour des imbéciles ? qui plus est en présence de l’inspectrice du travail qui nous avait fait l’honneur de participer à notre réunion. Mais la Direction du Courrier nous a habitués à tellement de mépris envers le droit du travail, les règles du dialogue social, et les partenaires sociaux, qu’ils n’en sont plus à ça près !
Aucun document préparatoire à la réunion du CHSCT ? bof, ce n’est pas grave. Un décompte approximatif des effectifs ? à quoi bon tous ces chiffres ! Les personnels des entreprises extérieures ? on ne compte que ceux qui occupent un bureau, ceux qui sont au ménage, à la sécurité ou en cuisine sont transparents ! Que vont devenir les gens de la DSI, de la DTC ? ce sont des équipes mobiles, un jour ils sont là , et plus tard ils sont ailleurs ! Les consultants, alternants, stagiaires ? il y en a beaucoup trop : on va les « optimiser  ». Est-ce qu’on pourrait avoir un lieu de coordination, une instance globale unique pour suivre ce projet ? non, chaque direction est autonome, ne vous inquiétez pas on se coordonne nous-même ! (les réponses en italiques sont des transcriptions libres et ironisées de la Cfdt, mais assez proches de l’esprit et de la nature des réponses)
Aà¯e, aà¯e, aà¯e, il va falloir reprendre les basiques de la responsabilité sociale, ISO 26000 où es-tu cachée ?

La gouvernance de la Direction du Courrier est clairement en cause et a conduit ce métier à des déviances managériales banalisées. Alors que des dizaines de milliers d’emplois peuvent être menacés, ce qui inquiète le plus le Directeur du Courrier, c’est de perdre ses marges de manÅ“uvre vis-à -vis du groupe. C’est évident qu’il ne pourra plus se payer le luxe de l’arrogance à l’égard des autres métiers du groupe, comme au temps du Courrier « riche  ». « Réalisez le CAP, sinon le Président ne m’écoutera plus !  » lance-t-il aux directeurs territoriaux.
La Cfdt se devait de dire ce qui se passe réellement, et où nous en sommes aujourd’hui, et pourquoi les postiers du Courrier ressentent un tel malaise avec ce management brutal et paradoxal. La Cfdt n’est pas un syndicat de bénis oui-oui, qu’on se le dise. Les temps à venir seront durs, et nous nous y préparons. Mais le respect, la vérité et le courage, la transparence, l’humilité et l’humanité sont les qualités attendues de nos managers pour faire face ensemble, dans la responsabilité et la créativité, et pour rebà¢tir avec les postiers, un avenir au Courrier.


Documents joints

Au Royaume des BONIMENTEURS déc.2013