Juste une mise au point...

jeudi 22 juin 2006
par  Christophe Dague
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Depuis la grève du 28 mars 2006, à laquelle la CFDT avait appelé, les syndicats SUD, CGT et FO ne poursuivent qu’un but : mettre la CFDT sur la touche... Cette attitude, à laquelle nous sommes habitués tant notre syndicalisme est différent du leur, fait le jeu d’une direction qui refuse de négocier et qui se satisfait des révolutionnaires de tout poil.

Concrètement, que fait la triplette CGT-SUD-FO ?

Ils déposent des préavis de grève, sans en parler à la CFDT, sans passer par la case négociation, et plus amusant, sans parfois prévenir les agents concernés (notamment sur St Lazare).

Quels résultats ?

Des jours de salaires en moins pour les agents grévistes ! Sinon, pas grand chose ! Dans le relevé de résultats de l’audience sur la RGP Nord, toutes les avancées sont des ajournements de décisions. Au poker, on paye pour voir. A la Poste, les agents ont payé pour attendre de voir ! Au moins, ils ont eu le mérite de se mobiliser !

Dessine-moi un mouton... noir !

Que SUD pratique de cette façon, nous le comprenons ! C’est un choix respectable de type de syndicalisme (même si nous ne le partageons pas). La CGT, au niveau national, nous vante les mérites de l’action intersyndicale. Mais chasser le naturel, il revient au galop ! Et même si c’est à l’encontre de l’intérêt des agents, il serait dommage d’associer la CFDT à leur action. Ce grand écart entre les discours et la réalité est moins respectable...
Quand à FO, à qui nous dédions le titre de ce paragraphe, il serait bon qu’un jour ils trouvent leur voie. En attendant, c’est les voix (aux élections) qu’ils cherchent. Si la majorité est contestataire, ils sont contestataires ! Contre la Banque Postale quand ils s’adressent aux salariés du Réseau, et Pour quand ils s’adressent aux salariés de la dite banque ! Mais leurs contradictions finiront tà´t ou tard par être mises à jour... Ce n’est qu’une question de temps.

Et la CFDT ?

Nous ne sommes pas contre la grève, les derniers évènements sur le CPE en témoigne, tout comme notre préavis pour la journée du 28 mars. En revanche, pour nous, la grève est un moyen, pas une fin en soi. S’il faut appuyer une négociation pour obtenir des résultats, alors mille fois oui ! Mais comme l’intersyndicale ne prend pas la peine de nous prévenir de ces initiatives pour les raisons invoquées plus haut, nous n’en sommes souvent pas.
Sachez cependant que la CFDT déposera, sur demande des agents bien-entendu, un préavis de grève sur chaque bureau où La Poste demandera des gains de productivité sans partage.

Et nos adhérents ?

Le message diffusé aux adhérents CFDT : « Si vous jugez que c’est le seul moyen de lutte, faites grève ! » Votre combat est plus important que ces vaines querelles syndicales. Si vous ne voyez pas le sigle CFDT sur les pétitions ou les préavis, ça ne traduit pas une position CFDT mais plutà´t une mise à l’écart de la part de nos partenaires syndicaux.

Et un petit rappel pour la route : Sur la DRGP Sud, notre négociation avait permis d’obtenir 1400 euros pour les chefs d’équipe ou les comptables dont le poste est supprimé d’ici fin 2007. Si les personnes concernées n’ont rien vu venir, c’est dà » tout simplement à une dénonciation de cet accord par SUD-CGT et FO. Pensez à les remercier...

Dialogue social : du discours aux actes !

Le dialogue social est une espèce en voie d’extinction dans le réseau. Les problèmes pourtant ne manquent pas : d’effectifs ; de réorganisations qui imposent aux équipes une flexibilité sans limites ; d’intégrations des équipes locales dans les évolutions postales qui s’apparente au « marche ou crève... » sans reconnaissance et sans contrepartie... Si l’écoute est polie, les réponses concrètes sont bien souvent radicales, ce qui appelle des réactions radicales. Le choix du rapport de force par La Poste est un choix de court terme, dans une stratégie de gagnant-perdant qui renforce la démotivation du personnel.
La CFDT n’a jamais été fermée au dialogue et ne le sera jamais, mais à condition que celui-ci ne soit pas un dialogue de sourds ! La Poste Grand Public change ? Alors c’est l’occasion d’écouter les professionnels du terrain, en améliorant certes l’outil de travail, mais aussi en donnant à ceux-ci l’envie de venir travailler, en respectant les prises de congés, les régimes de travail, en respectant les règles de mutation pour les fonctionnaires, bref, en les respectant ! Mais ce sont aussi les principes mêmes du dialogue social qui ne sont plus respectés. Or, c’est cette base indispensable qui permet d’évoluer, tout en prenant en compte les aspirations et les contraintes des agents ! Le dialogue, ça se construit :

1. Réaliser un diagnostic, à partir d’un audit indépendant, pour partager la même vision du problème, ce qui ne veut pas dire partager les objectifs assignés au changement. Or, dès cette étape, on dérape fortement.

2. Confronter les points de vue, entre ce que veut faire La Poste, ce que souhaite le personnel : c’est l’étape concertation, qui se limite bien souvent à de l’information de décisions déjà prises. Résultat : ça passe ou ça casse ! Toujours la stratégie du gagnant-perdant !

3. Négocier, non pas dans le cadre traditionnel, mais dans la négociation raisonnée pour aboutir à des résultats concrets, solides, tant pour La Poste que pour le personnel ! Avec les changements de RI imposés ces derniers temps, on peut dire qu’on est encore loin du chemin de la vraie négociation face aux changements.


La CFDT n’accepte pas la façon dont on tente de mener les réorganisations aujourd’hui. Si certains projets sont gelés, c’est tant mieux ! ça doit être l’occasion de reprendre les étapes une par une, dans
l’ordre Alors soyons très clairs : si cette démarche n’est pas respectée, la CFDT boycottera systématiquement l’institutionnel (CHS/CT, CTP) et appellera le personnel concerné à réagir fortement ! Au-delà du dialogue social, c’est aussi et surtout une question de dignité !