Comment quitter le centre ?

mardi 5 décembre 2006
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Mercredi 29 novembre 2006, l’ensemble des organisations syndicales étaient reçues en plénière par la DOTC Nord sur le projet de réorganisation de la PIC.

Selon le dossier envoyé aux organisations syndicales avant la pleinière...

Le contexte

La montée en charge étant terminée, La Poste a suffisamment de recul pour analyser l’activité du centre. L’objectif serait atteint en taux de mécanisation.
La Poste a entendu la demande de changements d’horaires des agents et a enfin pris conscience que certains agents ont des problèmes de transport.

Le projet de La Poste

Permettre à certains agents de changer d’horaires en basculant progressivement en journée le courrier industriel traité actuellement en nuit. Mais aussi en proposant des postes en jour à certains agents de nuit volontaires.
Permettre à certains agents de se rapprocher de son domicile en évacuant le trafic TG3 manuel sur Paris avec des agents volontaires et des cadres de la PIC.

Et la réalité...

Changement de politique

A la mise en place de La PIC, La Poste a supprimé toutes les brigades de tri de tous les centres de distribution du nord de Paris. Les agents se sont retrouvés reclassés et pour beaucoup, contraints et forcés, soit de se réorienter, soit de venir sur La PIC.

Après 2 ans, La Poste envisage de renvoyer des agents (certes volontaires) de la PIC travailler dans les centres MACDO mais aussi dans une partie des bâtiments vides du CPC Europe et du CPC Villette. Mais elle s’empresse de nous préciser que les agents seront toujours rattachés à la PIC. En clair, La Poste remet en place, ce qu’elle a détruit il y a 2 ans et demi. Mais pour ne pas officialiser la démarche, ces services n’apparaîtront jamais dans l’organigramme des centres de la DOTC Nord.
Il est également étonnant que les problématiques mises en avant à l’époque par La Poste pour justifier la mise en place de la PIC ne soient plus d’actualité aujourd’hui. Notamment les nuisances engendrées par les camions auprès des riverains, la vétusté des locaux avec des monte-charges tombant souvent en panne. Or, les CPC Europe et Villette sont des centres sur plusieurs niveaux, avec des monte-charges.

Elan social

Comme vous avez pu le voir dans le dossier que la DOTC Nord nous a adressé avant la plénière du 29 novembre, C’est par pure bonté d’âme que La Poste a pris la décision de renvoyer le trafic TG3 manuel sur Paris intra-muros. A ce titre, elle a d’ailleurs offert aux quinze premiers volontaires pour aller à MACDO (ceux de la phase test) qu’ils travaillent 1h30 en moyenne de moins, par jour, qu’à la PIC tout en maintenant leur salaire intégral.

La CFDT vous avait informé lors de ses HMI de novembre mais aussi lors des dernières prises de paroles que les propositions alléchantes masquaient une toute autre réalité. En clair, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Le but étant de trouver des volontaires.
Nous ne nous étions pas trompés puisque la DOTC Nord nous a avoué qu’à l’issue des phases tests, les régimes de travail sur les centres de traitement du TG3 manuel seront de 22h25 à 6h40 en deux nuits sur trois ou de 0h36 à 7h en cinq nuits. La Poste n’a donc pas tenu compte des revendications du personnel sur la suppression des régimes atypiques, puisqu’elle a prévu de mettre en place à terme une 22h-6h déguisée.

Fini les cadeaux : la DOTC, poussée dans ses retranchements, a fini par reconnaître que les agents qui travailleront sur ces centres seront sur une voie de garage. S’ils veulent évoluer, ils auront à faire un choix entre la promotion ou le rapprochement de domicile.
Pour ce qui est des changements d’horaires sur la PIC, La Poste n’a jamais voulu entendre les organisations syndicales lors du conflit d’octobre 2005, notamment lorsqu’elles réclamaient le basculement du TEMPOST en jour afin de permettre la suppression du dimanche sec. Aujourd’hui, La Poste fait machine arrière, se sert du constat qu’il y aurait trop de courrier industriel traité en nuit pour justifier son projet. Mais miraculeusement, elle ne parle pas de suppression du dimanche sec.

Pour conclure :


Comme vous pouvez le constater, c’est bien un changement de politique qui fera que tout le trafic manuel TG3 sera traité sur Paris et non « un élan social » de La Poste. Ecartés des dossiers « revalorisation des métiers en PIC », « promotion », « santé au travail », les futurs volontaires paieront cher leur rapprochement de domicile. Quant aux agents qui resteront sur la PIC, leur situation sera loin d’être idyllique.
La CFDT exige que l’affectation des « volontaires » se fasse sur des centres normaux disposant d’un environnement social normal, ne les excluant pas de « l’avenir des métiers en PIC ». Pour Paris Nord Gonesse, la CFDT réitère sa demande d’audit d’un cabinet externe, spécialisé dans le domaine de la santé et des conditions de vie au travail, afin d’établir clairement les causes du mal être sur la PIC.
La CFDT invite l’ensemble des organisations syndicales à se réunir rapidement afin d’envisager une action unitaire. L’ensemble des agents de la PIC doit être acteur de son avenir.
Des HMI auront lieu ce soir et demain soir dans la salle Buttes Chaumont, nous espérons que vous serez nombreux à venir en débattre.
Des prises de paroles unitaires auront lieu mercredi soir, jeudi toute la journée et en nuit.


Documents joints

Tract complet en PDF