L’encadrement des bureaux : Revu à la baisse

jeudi 25 janvier 2007
par  Christophe Dague
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La Poste a présenté en CDSP (Commission de Dialogue Social de la Poste) sa énième réorganisation de l’encadrement pour les bureaux de poste. Comme il fallait s’y attendre, les nouvelles méthodes de calcul estimant les besoins du bureau vont encore diminuer la part d’encadrement, sans augmenter celle de l’exécution bien-entendu.

Encadrement : Fausse création, vraie suppression

Quelques années après le dispositif emploi-jeunes qui offrait un accueil dans tous les bureaux, et malgré le succès de cette formule (il offrait des perspectives d’emploi à des jeunes en « galère »)le RC fait son apparition en lieu et place de ces emplois, dans les bureaux de poste présentant une fréquentation supérieur à 500 clients/jour.
Mais la mise en place de ces nouvelles formes d’accueil n’a pas été pensé pour accueillir correctement les clients, mais pour économiser de l’encadrement. Du coup, ça patine aux deux niveaux : accueil et encadrement.
Car de fait (sans généraliser non plus), les premiers tests montrent que la majorité des responsables clients sont moins dans la salle du public qu’à l’arrière du bureau à occuper la fonction de chef d’équipe (car il faut bien que quelqu’un le fasse quand celui-ci est absent) ou pire, toutes les fonctions annexes des guichetiers qui n’ont plus de temps à y consacrer. A vouloir tendre les effectifs au maximum, il fallait bien s’attendre à cela !

En « clair » : quel encadrement pour quels bureaux ?

 Les bureaux ne pourront plus avoir 2 chefs d’équipe, mais au maximum 1 encadrant de proximité et un responsable client (en plus du Directeur d’Etablissement). Le chef d’équipe qui doit partir ne bénéficie pas de priorité pour occuper le nouveau poste de RC. Il ne bénéficie pas non plus de mesures d’accompagnement si elles n’ont pas été négocié au niveau départemental.

 Les bureaux ne pourront pas avoir un responsable client sans encadrant de proximité. Pour les bureaux à fréquentation moyenne, c’est donc un encadrant de proximité sans responsable client.

 Les bureaux à faible fréquentation auront soit un encadrant de proximité à temps partiel qui occupera le temps restant à des taches d’exécution. Soit plus d’encadrant (hors DET), et c’est un guichetier animateur au mieux, un guichetier au pire qui prendra en charge les taches administratives de l’encadrement.

En clair, ce n’est donc pas clair. Et c’est surtout basé sur des calculs stupéfiants de complexité, mais qui donnent du moins quelque soit le résultat. La Poste tente de relever un peu le niveau en bureau ZUS (quid des bureaux atypiques ?), mais le nombre final d’encadrant reste insuffisant.
Un mot enfin sur les guichetiers animateurs qui deviennent une variable d’ajustement entre le guichetier et le chef d’équipe, alors que cette position nous avait été présentée comme 70% guichet et 30% chef d’équipe. Dans les faits, les situations exceptionnelles de longue file d’attente étant finalement structurelle vu le faible nombre d’emploi, le guichetier-animateur se retrouve sur des taches de guichetier à 100% du temps.

La CFDT revendique :

 Arrondir vers le haut le calcul de l’encadrement afin de ne pas mélanger les genres dans les bureaux
 Une véritable position accueil
 Le maintien du Chef d’équipe, indispensable sur le terrain.
 Une véritable concertation locale sur la question de l’encadrement

Pour info : les mesures d’accompagnement pour les agents (chef d’équipe notamment) pouvant aller jusqu’à 1500 euros en mobilité fonctionnelle et 3000 euros en mobilité géographique sont possibles hormis sur Paris Sud où la CGT-Sud a dénoncé l’accord.
N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations.