L’Europe a 50 ans : triste anniversaire !
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Même si le bateau Europe n’est pas complètement à la dérive, il se contente de naviguer à vue. La panne est sérieuse et pourtant le besoin d’Europe apparaît chaque jour davantage comme le montrent les dossiers Alcatel-Lucent et Airbus. Aujourd’hui l’Europe a besoin d’un nouveau souffle, de s’engager résolument face aux défis d’une économie mondialisée afin de répondre aux aspirations sociales de tous ses citoyens. Trouver un sens à l’Union, c’est prendre les moyens pour rénover nos systèmes sociaux, renforcer le dialogue social, gérer les mutations industrielles. C’est réinventer en permanence l’articulation entre l’économique et le social parce que la qualité du dialogue permet de parvenir à la performance économique.
Oui, il est urgent de donner un sens à l’Europe en prenant appui sur les acquis incontestables depuis 1957. De ce point de vue l’analyse de « Confrontations » Europe (Philippe Herzog) est intéressante et pourrait utilement servir de vrai « plan B ». Elle se veut pragmatique et considère que pour emporter l’adhésion des citoyens, l’Europe doit avancer à nouveau sur deux jambes :
– permettre que l’Europe à 27 fonctionne en réglant les problèmes institutionnels actuellement entravés par les limites du Traité de Nice ;
– faire la démonstration de l’utilité de l’Europe avec des objectifs clairs et un calendrier précis. Une dynamique pourrait se créer autour de trois projets majeurs : politiques énergétiques et du développement durable, politiques de recherche et d’innovation, politiques sociales et humaines (mobilité, sécurisation des parcours professionnels...).
Pour la CFDT, la construction de l’Europe n’est pas seulement un projet politique. Elle doit répondre aux problèmes des salariés et, en ce sens, elle n’est pas déconnectée de notre action quotidienne. Expliquer la vraie nature des problèmes auxquels les salariés européens sont confrontés, refuser les dérives nationales, débattre de ce que doivent être les politiques européennes de demain..., tel est le sens de notre engagement syndical européen
Francis Magnou
Secrétaire général CFDT SF3C