RTT brisée, temps de travail martyrisé...
popularité : 11%
Véritable bête noire du Medef, les fameuses 35 heures n’ont pas fini d’être un foyer de division. Acquis social qui a fait baisser le chà´mage et fluidifié le marché du travail pour les uns, elles sont honnies par les autres qui voient dans les RTT la principale cause de la stagnation du pouvoir d’achat. Or, la réalité est bien loin de ce débat manichéen relancé par Nicolas Sarkozy et son slogan « Travailler plus pour gagner plus ». L’urgence aujourd’hui n’est pas de revenir sur les 35 heures mais bien de favoriser l’accès à un emploi durable pour tous les salariés. C’est tout l’enjeu du chantier « Modernisation du marché du travail » (voir le site www.cfdt.fr).
Pourtant, après l’usine à gaz sur les heures supplémentaires, le gouvernement persiste et signe en lançant la possibilité de rachat des jours RTT pour début 2008. De deux choses l’une, soit il s’agit à¢â‚¬â€œ une nouvelle fois à¢â‚¬â€œ d’un effet d’annonce d’une mesure qui existe déjà , soit c’est la fin de la durée légale de travail. Le vrai slogan de cette mesure pourrait être « Travailler plus pour gagner moins ». Sur ce point, la CFDT rappelle qu’il n’est pas question que les entreprises puissent s’exonérer des 35 heures. Elles doivent rester la durée légale hebdomadaire de travail et le seuil de déclenchement de la majoration de salaire. Sinon, dixit François Chérèque, il y aura un conflit majeur avec la CFDT.
Ces attaques répétées sur les 35 heures cachent souvent une volonté de détricoter l’ensemble des dispositifs législatifs sur le temps de travail sous couvert de « modernisation de l’économie ». Le débat sur le travail du dimanche qui s’invite insidieusement dans le dossier en est un exemple flagrant. Sur ce dossier comme sur celui des 35 heures le gouvernement souhaite des accords dérogatoires au niveau des entreprises afin de leur permettre, grâce à des accords majoritaires de s’exonérer des 35 heures. C’est la méthode choisie pour mettre à mal les textes négociés au niveau de l’Etat ou des branches professionnelles.
La CFDT rejette ce dangereux marché de dupes qui laisse sur le bord du chemin les salariés les plus modestes, ceux des TPE/PME, du temps partiel contraint et qui n’ont ni 35 heures ni compte épargne temps.